RENCONTRE AVEC ALBAN PAGES, PRÉSIDENT DE LA JE DE LA 117ÈME PROMOTION


La Junior-Entreprise a rencontré le président de PCA de la 117ème promotion. Après ses études à l’ESPCI puis en médecine, Alban Pagès travaille dans une entreprise du domaine de la santé au travail. 

Nous avons pendant cet entretien discuté de la Junior-Entreprise de son mandat puis de son parcours professionnel.

S (Sarah) : Bonjour Alban. Vous étiez président de la Junior-Entreprise vingt ans auparavant. Comment décririez-vous PCA à cette époque ?

A (Alban) : C’était il y a vingt ans déjà. À l’époque, internet était peu développé : on avait d’ailleurs avec un groupe de copains participé au câblage de la Résidence à Montrouge. La Junior-Entreprise PCA était considérée comme une petite entreprise de conseil de physique et chimie d’environ sept personnes.

S : Si je comprends bien, PCA a toujours été sollicitée pour faire des études dans le domaine de la physique et de la chimie. Nos études de ces dernières années sont majoritairement dans le domaine de la chimie, mais vous, durant votre mandat, quels étaient les types de projets sur lesquels vous avez travaillé ?

A : Nous avions des clients assez variés à ce moment-là, et je me rappelle de deux études en particulier qui ont marqué notre mandat. La première était proposée par une compagnie voulant réduire la divergence de fréquence pour des oscillateurs à quartz. Il s’agissait d’améliorer et de fiabiliser la communication entre satellites. C’était un projet basé presque exclusivement sur de la recherche où nous devions inspecter chaque aspect, dont par exemple la diffusion des gaz à travers l’enveloppe métallique de l’oscillateur. Ensuite, nous avons eu aussi des études proposées par plusieurs entreprises comme Carrefour qui nous a demandé de caractériser des pots de peintures. L’entreprise voulait se faire une opinion avant de référencer des nouveaux produits. Nous avions mené des études rhéologiques, physico-chimiques, de vieillissement et de toxicité sur ces peintures. Et puis, comme c’était d’actualité, de nombreux clients voulaient qu’on travaille sur la création de sites internet.

S : Les différents travaux que la Junior-Entreprise de la 117ème promotion a traités sont impressionnants. Mais je suppose que ce n’est pas que pour cela que vous étiez entré dans PCA. Qu’est-ce qui vous avait attiré dans la Junior-Entreprise ?

A : Bien évidemment, lorsqu’on pense à la Junior-Entreprise, on pense à tout l’aspect entreprenariat. À l’époque, ce n’était pas nécessairement la pensée la plus commune, mais j’étais très attiré par le contact avec l’entreprise. Quand on est jeune et qu’on sort des années de classe préparatoire, nous n’avons finalement qu’une expérience très limitée du monde de l’entreprise. J’avais donc envie de comprendre comment fonctionnait cet univers, mais aussi d’avoir un pied dans le monde de l’industrie. Je voulais comprendre notre place en tant qu’ingénieur expert en recherche et développement. Après tout, recherche et industrie sont intimement liées, et la recherche est souvent présente depuis la création de l’entreprise et à de nombreuses étapes de son développement.

S : Recherche et industrie ne sont finalement pas aussi séparées que certains jeunes étudiants peuvent le penser. Je suppose que ces deux domaines vous intéressaient assez pour les mêler dans la suite de votre parcours. Qu’avez-vous fait après la Junior-Entreprise et l’ESPCI ?

A : Après avoir obtenu mon diplôme de l’ESPCI, j’ai voulu me diriger vers la recherche en biologie, en médecine et pharmacie. J’ai passé un DEA à l’école doctorale onde et matière de Polytechnique (la chimie ce n’était pas ma tasse de thé). Puis, j’ai choisi de rentrer en médecine en passant le concours. Après avoir fini toutes mes études, je suis finalement entré chez PREIVA en tant qu’expert. Une année plus tard, on m’a confié la gérance d’une filiale VALEATIS. Ensuite, avec le temps, j’ai finalement pris en charge la maison mère.

S : Pouvez-vous décrire ce sur quoi vous travaillez dans cette entreprise?

A : Le but de l’entreprise est d’apporter des solutions afin d’améliorer la vie au travail, que ce soit sur le domaine physique ou psychologique. Elle vise à réduire l’absentéisme, en particulier chronique ou de longue durée. Réduire les arrêts de travail est bénéfique pour tous : évidemment pour la personne en arrêt qui est donc en souffrance ; pour l’entreprise car elle perd un collaborateur qualifié, qu’elle a formé, qui connait ses processes et dont elle doit financer le remplacement ; et bien sûr la société (l’assurance maladie) et les organismes complémentaires (OCAM) à l’assurance maladie (assureurs, prévoyances, mutuelles) qui doivent prendre en charge financièrement la personne durant son arrêt de travail. Les OCAM font donc appel à nous pour que nous aidions à réduire à la fois les risques et la sinistralité pour leurs personnels et surtout pour leurs entreprises clientes.

S : Avec ce poste à responsabilité, vous devez forcément toucher à tous les aspects de la vie en entreprise. Retrouvez-vous des domaines découverts lors de votre mandat à la Junior-Entreprise ?

A : Lorsqu’on est à PCA, on apprend à communiquer avec un client, à réfléchir à sa problématique et à trouver comment lui apporter les meilleures solutions. C’est un travail que l’on fait tous les jours en entreprise. Lorsqu’on est en responsabilité, on apprend également à gérer les aspects haut de bilan, de trésorerie, juridiques, de stratégie et leur traduction en business plan. Et puis on finit par découvrir à quel point l’entreprise est comme un organisme vivant sans cesse en train s’adapter.

S : Vous avez un parcours très intéressant et vous avez eu l’occasion de découvrir de nombreuses choses depuis la fin de vos études. Qu’est-ce que vous aimeriez transmettre à des étudiants souvent inquiets qui actuellement se posent de nombreuses questions sur leur avenir ?

A : J’aimerai leur dire que c’est normal de se poser des questions, d’être inquiet, parfois effrayé. Mais aussi que l’on ne maitrise pas tout. On prend des risques, on s’engage dans une voix et on ne sait pas ce que ça va donner. Cependant, ce qui est incertain peut être bon.

Ce qui compte le plus, c’est le rêve, son rêve, l’envie de le concrétiser et sa capacité de se mettre en action.

Se mettre en mouvement dans un projet qui nous tient à cœur, le fait de construire et partager une envie avec des amis, des collègues, des salariés va nécessairement produire des effets qui n’avaient pas été vus et anticipés au départ. De nouvelles solutions vont apparaitre, de nouvelles perspectives, de nouvelles opportunités se dessiner.

Il ne faut pas rester à côté de ses envies et de ses projets par peur de perdre une sécurité financière ou autre. Vivez vos rêves. S’il y a un âge auquel on peut plus facilement se planter, c’est à 20 ou 30 ans. C’est là qu’il est le plus facile de se relever. Surtout quand on est jeune diplômé d’une grande et prestigieuse école ! Alors je vous le dis si vous avez un projet qui vous tient à cœur, si vous avez envie de le porter, alors parlez-en autour de vous et lancez vous !